Le lieu de rendez-vous était simple, "tout droit, vers le centre après le pont SNCF". Moi qui avait perdu l'adresse du point de rendez-vous et avait téléphoné un peu partout pour la trouver, je pensais être sauvé de la raillerie communicative qui anime les membres de ce groupe en arrivant à l'heure.
Debout tôt, pour arriver au rendez-vous fixé largement en avance, équipé pluie malgré un soleil timide.
Le hic, c'est qu'il y avait une barrière, devant la barrière, un pandore casquetté de pied en cap et son homologue féminine. Derrière ladite barrière, de la paille...
- ça commence bien, on part sur des petites routes de campagne, OK, mais il fait fort, not' président !! Je descends de moto, m'approche de la gendarmette et lui demande comment faire pour aller au Pradaud, place félix Faure. Elle me dit que c'est coupé, et que le mieux, c'est d'aller juste au dessus, devant la Gare. Je lui demande d'orienter les autres membres du groupe, sous-entendu, si elle voit un motard "équipé-pluie" et perdu, de l'envoyer sur la gare, en échange, elle me demande un téléphone ou un contact parce qu'elle cherche un MC pour ballades (et plus si affinités, je coupe l'herbe sous le pied d'Aircisse, et toc !)et je vais attendre là-haut.
Quelques cafés, coups de téléphones et viol d'une CB500, (j'ai la photo !)c'est parti !
Phil en tête, Olivier en moto-balai, on commence à se perdre au premier rond point venu. C'est vrai que quinze motos, dont plus de la moitié ne se connaissent pas, c'est très, très dur à gérer !
Direction l'Ouest, ou pour une fois, il va y avoir du nouveau !!
Traversée de villages dans les environs d'alençon, ou les gamins et les papis en retraite sont à la fête et nous saluent à qui mieux mieux, rencontre du troisième type avec deux couples en Triumph (Bonnie),deux Royal Enfield et....une BM ! non ?...si !!.....une erreur certainement !...
Je m'offre une petite séquence "Emotion" en faisant un joli tout droit trés stylé avec cailloux lavés, gazon et re-cailloux lavés à cause d'un passage piéton quelque peu humide. Qui a dit qu'il faisait beau ?
Qui a dit que la Béhème, c'était pas tout terrain ?
Veny (creator ?) nous extériorise et passe en tête (c'est un euphèmisme, je sais, mais comment dire autrement ?).
On s'arrête un peu plus loin pour casser la croute, après avoir attendu Micheline qui nous fait le coup du sandwich. (là, elle était seule, non ?)
Premier arrêt, minable, mais le deuxième sera sublime ! Imaginez un coteau verdoyant, orienté en plein soleil, un soleil resplendissant, une toute petite route gentille et proprette, une herbe juste assez sèche pour pouvoir quitter les combardes, et quoi d'autres? je vous le donne Emile !
Une ferme et son tas de purin juste là, à dix mêtres !! Heureusement que le vent était avec nous, mais sinon, pour des citadins comme nous, le choc fut à la hauteur du panorama.
Les filles ont apprécié les toilettes, d'ailleurs, autant que les "champs de mûres" (autre nom poétique pour désigner la même chose !).
Bon, ça y est, on pense qu'on sera au Mt St Michel avant la nuit ? parce que la moyenne est pas au top !
Ca vallonne pas mal, droite, gauche, pif, paf, pluie, flotte, glisse, feuilles d'arbres, le Thonier (*) à parfois du mal à nous suivre, mais on arrivera tout ensemble à Pontorson, à l'auberge de jeunesse vers les 16 heures...
On décharge les montures, les chambrées se forment, les couples, pas encore, les filles repèrent les toilettes, Micheline nous fait le coup du "tiens, zut, j'ai oublié le sac à viande"...et direction LE MONT !! Ouf, on l'avait oublié, celui-là !
Bô !!! Coucher de soleil magnifique, arc en ciel double, ciel dramatique à l'Ouest, les sables piquetés de mouette dans le soir qui tombe, la baie qui change sous l'effet conjugé de la lumière et de la marée qui avance, je m'offre quelques petites minutes de bonheur solitaire (là, le premier qui....!!) à contempler la vue, et on file vite avant qu'un grain ne nous rattrappe. Direction le resto par les petites routes.
J'ai pas dit les petites routes, mais les petites routes, de celles qui obligent la GoldWing à "marcharrièriser" !
Très bonne bouffe, prix plus que raisonnables, pleurs de rires sont au rendez-vous.
Discussion philosophique sur le miel, le pollen et ses effets, les nanas apprécient, les hommes notent, la propolis (adieux), le dur métier de vétérinaire apicole.
Les couche-tôts vont se coucher, les "autres" , Joker, Aircisse, Didier, Micheline (tiens, elle est là, encore ?) et moi-même repartont vers le mont St Michel pour profiter de la vue, et ce ciel, ce ciel, je vous dit pas !!!
Pas un nuage ! Aldébaran tellement lumineuse que l'on croirait un phare accroché dans le ciel, la voie lactée qui prend ses aises au firmament, les ombres propices aux confidences, et ces trois couillons qui nous suivent de peur qu'on se perde dans la nuit noire ! ;-)
Bon, c'est pas l'tout, fait soif ! l'émotion, sans doute ?
La chasse infructueuse au bistrot ouvert commence; on tombe sur un mariage, sur de la lumière mais "c'est fermé", et puis soudain, LE freinage de la mort !! de celui qui te fait tordre une fourche. Didier Oeil-de-Lynx l'a vu !!
Bistrot !! Ouf !
Deux bières plus tard, sortie du bar, jeté par le patron....tard ... je ne donnerai pas d'heure, mais il y a des témoins !
Quelques secondes plus tard, le gîte nous tends ses portes.
On parque les montures, Micheline et moi, très rapidement, Joker, Didier et Aircisse plus.....lentement, comme s'ils avaient des regrets à les quitter, ou plutôt, à trouver comment ce p...biiiip...d'antivol se met dans la roue, et non pas à coté.
On va vers la porte...close !
Heureusement, Seb (c'est bien ! , hein, LaKâ ?!), avait mis une serpillère pour garder une porte entr'ouverte, ce afin de ne réveiller personne lors de notre discret retour.
On monte discrètement les escadrins (et c'est 'hachement difficile, dans le noir, et avec des bottes, de ne pas faire de bruit). En tout cas, on n'est pas tombé dans l'escalier !
Vient après la délicate mission de retrouver la chambre, et surtout le lit, toujours avec une discrétion et un silence qui nous honore (n'est-ce pas, Didier ?).
Soudain..."bonsoir, Fab'...bonsoir, Nanou, vous dormez pas ?".
On se rend compte qu'a vouloir à tout prix dormir dans le lit que l'on avait choisi à l'arrivée risque peut-être de faire désordre, et on se rabat sur la première chambre libre (heureusement qu'il en restait !) Commence une chasse aux moustiques mémorable, (je crois que c'est ça qui en a réveillé quelques-un, les claques pour les attrapper, finalement, c'est pas discret, la prochaine fois, on prend une bombe) et un déshabillage en pleine lumière non moins mémorable.
Réveil tôt, trop tôt... Petit déj' café croissant et tout et tout, la confiture arrive sur le tard, et les réflections fusent sans que l'on trouve trop matière à répondre, occupés qu'on est à chercher notre bol sur la table.
Le départ me fait apprécier la régularité du Boxer, qui n'a pas besoin de chauffer (merci les oreilles, ça bourdonnait un peu !), le cardan qui n'a pas besoin d'être aspergé de graisse.
Direction Cancale, son port, sa jetée, ses huitres, ses bistrots heu...non, je déconne, ses restos, une petite dégustation d'huitre pour certains, (excellentes !, surtout le citron, il était bien mûr !). Après quelques valses-hésitations, notre choix se porte sur une crêperie, ou la patronne a l'heureuse idée de nous installer au premier étage, avec vue sur la mer, les bateaux, les motos des autres, les touristes qui flanent, une MG, et putain ! une Jaguar Type E 4.2 grise !
Michelle manque même de se faire piquer son dessert, mais tout rentre dans l'ordre, sous la houlette de notre Président (séquence lêche-bottes).
La crêperie, faut garder l'adresse et la mettre dans les liens !
Direction St Malo, par la côte, un petit arrêt-paysage, la route qui suit la côte est pleine de voitures, et St Malo bloqué par une course de rollers en ligne. Il est tard, on rentre donc, Nanou nous quitte là.
A Alençon, plein, arrêt pipi pour les filles (encore ?), et on se dit tous au revoir, et on roule groupir et prudemment, vu le nombre de voitures. Marie-Jo reste scotchée derrière Didier et Joker, à bonne allure, et on se sépare en arrivant sur la "grande poubelle".
(*) Thonier, autre nom de la GoldWind
Bilan : on recommence quand ?
Bravo aux G.O., les diffèrents choix ont été TOP, surtout que réserver par téléphone, c'est pas évident ! Le road-book TRES bien fait (et là, je sais ce que je dis, j'ai essayé de le faire tout seul, pour voir...). On a eu, comme pour le Morvan, quelques égarements et visites prolongées de rond-points, mais quand on a autant de participants, sur autant de modèles différents, c'est, pour ma part, normal.
J'ai rajeuni de 20ans, peut-être même plus, je crois, surtout au moment de cette rentrée "tardive", à cette sortie, et même si j'ai la voix quelque peu cassée, ça doit être l'émotion, un coup de froid, ou alors une écaille d'huitre qui m'a blessé !
Encore bravo et merci !!