Compte rendu de la sortie du 12 décembre 2004.
Circuit EIA de Pont l'Evêque
Avant-hier nous avions pris rendez-vous vers 7h30 à Limours. Seb avait posté un correctif, le départ pourrait être tacitement décalé à 7h45, heure à laquelle Brigitte devrait arriver au point de rendez-vous. Ce matin à 7h30, la route semble être sèche. Pas de brillance qui trahirait du verglas. Le thermomètre indique -4 °C. La météo prévoyait une légère remontée des températures. Ce n'est pas le cas.
Déjà le ronronnement grave mélangé d'une BMW, d'une ZRX12 et d'une SV. Non 2 SV, un des bruits est plus grave et sonore, celle de Tolo. Ces bruits commencent à devenir familiers. Jocker, José et Ev'lyn, sont là. Le temps de sortir la ZZR et de se préparer, Brigitte est là, prévue en SDS sur la ZZR.
Petit départ pour un moteur froid et pour se méfier des premiers virages. La route n'est pas très plaisante avec ses traces d'eau sur les bas-côtés. La traversée des Molières montre une route un peu humide. La route dans les bois vers Saint-Rémy semble un peu plus humide. Ayant vu, il y a quelques années, une voiture faire un tonneau, dans le même style qu'un judoka faisant une roulade, pour grimper sur le talus, je me méfie du verglas en cet endroit. Surtout que le virage est dévers ! Dans l'air il y a des petits points blancs qui flottent. On dirait des flocons de neige. Les beaux virages de Châteaufort, aussi bien dans la descente que dans la montée, sont pris avec prudence. Le début de la route de Saint-Quentin est trempée. La tenue de route est plutôt juste comme me le montre un petit test de freinage. Les ronds-points de Saint-Quentin s'enchaînent avec souplesse. L'autoroute vers le triangle de Rocquencourt est sèche et la vitesse limitée par les radars : nous nous tenons à la limitation, d'autant que les photos sont prises par l'arrière. La bifurcation vers Rouen est en aveugle mais autorise une bonne vitesse pour commencer à prendre de l'angle.
Finalement, nous serons largement dans les temps au rendez-vous. Pas la peine de se presser. Suivre les voitures qui roulent à bonne allure sur la file de droite. Deux motards arrivent sur la file de gauche et nous dépassent. Je ne reconnais pas les blousons mais le style est familier. Des membres du R&R ? Jocker les a reconnus et mets un peu plus de gaz pour les rattraper.
Tout à coup, la BM et les 2 SV me dépassent ! J'ouvre un peu plus la poignée des gaz pour ne pas me laisser distancer. Peine perdue. Je suis largué de 100m. Mon SDS trop lourd ? Non Brigitte tu n'es pas trop lourde. Je n'ai juste pas rétrogradé. Une vitesse rentrée et voilà la ZZR dans les roues des SV. José après une belle remontée se range. Pas la peine de zigzaguer entre les voitures. Les 3 premières motos ne sont plus visibles. Nous ralentissons un peu et arrivons à la station d'essence de Romainvilliers. Déjà plusieurs motos sont en attente. Nous constatons que ce sont la ZX12R de Philzx et la GSXF de Seb qui nous avaient dépassés. Nous comprenions qu'ils avaient fait des pointes de 2.1 sur des portions dégagées d'autoroute.
Les poignées de mains et les bisous expriment notre joie mutuelle de nous retrouver pour une nouvelle balade. Le froid n'a pas découragé le R&R et ses motards sont fiers d'être là ce matin. Aux 7 motos signalées, s'ajoutent une Pan pilotée par Jacq, une Triumph verte pilotée par Denis , une triumph rouge pilotée par Patrick et une CBR 900 pilotée par Mich. Bien qu'arrivée la dernière, nous apprécions qu'elle soit à l'heure et la félicitons. S'habiller de plusieurs pelures prend du temps. Nous voilà partis vers Mantes à l'heure bien que Seb n'y croyait pas dans son précédent mail. "On peut toujours rêver" qu'il avait écrit. Seb devra réciter en public son acte de contrition à la prochaine sortie !
Le gros serpent constitué des motards, manœuvre assez bien sur l'autoroute.
Pour la sécurité de la meute il nous faut nous rappeler que la troupe doit se comporter comme un train en mouvement. Toutes les motos doivent rester dans la même file. Les automobilistes sont plus rassurés de voir une longue file discontinue en mouvement d'un seul côté de leurs voitures que de voir des motos passer des 2 côtés ! Déjà qu'ils ne peuvent garder leur attention sur un côté, ne leur demandez pas de surveiller leurs 2 côtés !
Bien que la vitesse augmente la sensation de froid, plusieurs motos sont parties en tête et attendent à une sortie qui ne s'avère ne pas être la bonne. Un petit cafouillage et nous voilà de nouveau à la vitesse de croisière.
Sortie vers Vernon, traversée de quelques villes et juste après Bonnières sur la N13, nous voilà dans de belles courbes en côte abordées à bonne allure comme il se convient. Ouaouh ! Excellent. Nous aurions dû, en haut de la côte faire demi-tour pour les refaire une seconde fois.
Euh ... là à présent, les routes deviennent un peu plus droites. C'est une litote ...
Le paysage reste magnifique à la vue. Des champs colorés parsemés de petits bois ... Quelques virages très appréciés par-ci et par-là.
Seb, très subtil, nous apprend le grand art du demi-tour. Il est vrai que cela nous manquait. Pensez donc. Deux balades sans demi-tour ! Les demi-tours se transforment en 1,5 ou 1,75 tours de ronds-points fleuris et arborés ! Le truc pour résoudre ce tour d'illusionniste est de regarder derrière soi dans les ronds-points. Comme la file est assez longue, la première moto de la file est visible par la dernière moto !
La pause café a été faite dans un bar sympa où le patron et les clients étaient accueillants. Le patron manquait de grandes tasses, signe que le chocolat chaud n'est pas la boisson préférée des piliers de bar !
Ev'lyn a apporté un gâteau consommé dans le bar : excellent pour remonter le moral et le niveau d'énergie calorique.
Tolo est en réserve. Il n'a pas encore eu le temps de faire réparer la jauge de sa SV. Il le signale à Seb qui déroute la meute vers une station essence. Tolo est dans un petit groupe pris entre des voitures. D'un coup, son moteur cale. Petite panique. Jocker comprend et ralentit. Son action a pour effet de ralentir la file de voiture et de laisser le champ libre à Tolo pour qu'il puisse de ranger à droite. Heureusement que la route était en pente et qu'une route à droite permettait aux motos de se garer.
En cas de passage en réserve, il est plus prudent : de ralentir et de bien rester à droite en étant prêt à se garer à droite en débrayant. Sans les réflexes des autres motards, la SV aurait pu être percutée par derrière. Il y a du bon à rouler avec des motards aguerris tels ceux du R&R. < Applause ! >
Le mieux est quand le même d'éviter cette situation en faisant le plein avec prévoyance.
De nouveau, Denis a été mis à contribution, du moins le petit tuyau qu'il garde précieusement dans ses sacoches. Une tentative de siphonner dans la ZZR vers la SV s'est soldé par un échec et j'ai bu quelques gouttes d'essence que j'ai roté quelques heures durant dans mon casque. La Triumph de Denis sur béquille centrale était plus adaptée. Un peu d'essence a été siphonné vers la SV. Comme le tuyau avait un tout petit diamètre et le siphonnage prenait du temps, nous avons tenté de lier connaissance avec les veaux qui s'étaient approchés pour voir ce que faisaient les humains enfermés derrière des barbelés. Eux, ils étaient en liberté dans un grand pré vert. Ils étaient gentils mais ne voulaient pas être touchés. Ils avaient de grands yeux et de beaux cils. Etaient-ce des filles ou des garçons ? Nous en sommes restés à nos supputations faute de pouvoir les tâter. José était venu aux nouvelles et était reparti avertir le reste de la meute.
La station d'essence n'était finalement pas loin. Ceux qui attendaient ont décidé de mettre Tolo à l'amende : il paiera la bouteille de vin au repas. Tiens, à propos, il commence à faire très, très faim. Il est déjà 12h30 et le froid nous a fait consommer pas mal de calories. Personne ne s'est vraiment plaint du froid. Tous les motards étaient bien couverts. Il s'avère que les combinaisons de pluie font d'excellents coupe-vent.
Le petit restaurant réservé par Seb est sympa. Les menus sont à des prix abordables : 6 moules farcies, du coq au vin et une part de tarte pour 12 euros.
Lors du paiement de l'addition, Denis veut plutôt faire la vaisselle pour s'en acquitter et le propose à la patronne. La patronne, environ 55 ans, lui propose de payer en nature : "à mon âge, j'ai plutôt intérêt à profiter de tout ce qui passe (ou peut-être de ce qui dépasse ? - Pas sûr là -)". Troublé, Denis préfère payer un peu plus cher. La patronne refuse et lui fait le prix exact, sous la taquinerie des employés. Restaurant à recommander, même si Mich trouvait que le coq était un peu sec. Pourtant, il était plutôt arrosé de vin, et dans la cuisson et dans l'estomac par les verres ajoutés. Tolo s'est acquitté par une commande de bouteille de Château Lamarche. Le froid n'avait pas été vaincu par la chaleur et la chaleureuse ambiance du restaurant, il a fallu 3 bonnes bouteilles pour que le vin soit apprécié à sa juste valeur.
Après le repas, la visite prévue de la piste de kart EIA a permis de découvrir un superbe panorama sur la campagne et l'étang de Pont-l'Evêque. En chemin, une petite route très étroite, Denis après un faux point-mort a tenté de tester son tracteur dans l'herbe humide du bas-côté, à peine à 5 cm du bitume. La Triumph vert anglais n'est pas adapté au gazon anglais. Il a fallu la sortir à mains d'homme, en l'occurrence de PhilZX et de moi-même. Bref, elle s'est plutôt comportée comme une tondeuse poussée que comme un tracteur !
Le site de karting offre aussi une piste pour voitures. Intéressant pour y passer une journée en prévoyant des tours de karts et de voitures.
Pour le retour vers Paris, nous avons abrégé le road-book par quelques tronçons d'autoroutes et avons franchi le Pont de Normandie. La température affichée était de -1°C ! Le point de vue était magnifique comparé à celui que nous avons eu sous le déluge lors de la sortie vers Honfleur. Nous avons profité du bac à Duclair, sur lequel semble-t-il exerçait un marseillais. Il aurait vu une voiture de la région parisienne couverte de neige. La température, il est vrai, a varié de -4°C à 0°C dans la journée, pour reprendre du -4°C le soir, sans pour autant provoquer d'abondantes chutes de neige.
La petite route dans la forêt de la Londe (la D64) reste excellente par ses virages très variés. Les virages offrent une bonne visibilité en général et permettent de s'exprimer. La tenue de route est très bonne, à part 2 virages où quelques pluies ont drainé un peu de terre. Vraiment très bien, mais de durée insuffisante ...
La nuit tombant, il a été choisi de passer par l'autoroute jusqu'à Mantes où la meute s'est scindée en divers groupes. Le groupe de Dourdan a continué par des petites routes agréables et connues vers Rambouillet. Les virages y sont très bien mais ne peuvent être appréciés dans le noir et le froid.
Encore une très bonne balade du R&R avec bonne humeur et très bonne ambiance apportées par tous comme à l'accoutumée.
Comme le disait Jocker pour conclure : "450 km dans le froid, nous ne sommes pas des lopettes !".
Bernard.